De Münich à Salzburg, la terre et l’eau

150 kilomètres pour atteindre Salzburg. Ceux que je craignais le plus, imaginant la neige et les montagnes. Mais non, les hommes ont toujours suivi le fil des rivières et des lacs pour se déplacer, pour migrer, pour agrandir leur territoire, pour combattre.

Trois jours dans cette la région presque plate.

Quitter Münich par les rues désertes le dimanche matin, au son des cloches qui résonnaient dans toute la ville, se perdre un peu, viser les parcs et les jardins et arriver par hasard sur l’asphalte de Neubiberg, ancien aéroport de la Waffe devenu base de l’US Air force, puis terrain de jeu pour tous.

La route a été longue et compliqué, mal signalée, il faisait un peu froid et j’ai mis bien plus que les 3h indiquées pour faire les 55 km prévus, mais j’ai pu voir à quoi les Bavarois endimanchés occupent leurs loisirs : acheter de la bière dans les brasseries, faire la file pour manger dans les Biergarten, aller au zoo avec les enfants, rouler en voiture, mais aussi en vélo, et promener les chiens, toujours.

J’ai finalement atteint Bad Aibling, lieu de cure pour retraités, sans aucune animation, ce qui m’allait très bien…

Le lendemain, soleil en vue et journée magnifique ! J’ai commencé par suivre le Mangfall jusqu’à Rosenheim, entre les dentelles qui annoncent Halloween et le sommet du Spitz.

Pas directement sur le tracé, l’étape Rosenheim m’a fait perdre un bon moment, mais je voulais m’arrêter dans cette ville qui a donné son nom au film Out of Rosenheim, traduit pour nous en Bagdad Café et dont il faut réécouter la musique.

Après avoir travers l’Inn, j’ai parcouru la campagne, longé le Simssee pour retrouver, dans la région des lacs, la Via Julia que j’avais abandonnée à Ausgburg, puis souvent perdue et retrouvée en chemin. Il faut imaginer les esclaves paver ces centaines de kilomètres pour faciliter le déplacement des troupes – comme aujourd’hui les travailleurs étrangers au Quatar – mais aussi toute la vie autour de ces voies romaines. Ainsi à Seebruck, passage obligé sur la route du sel entre Salzburg et Augsburg, on trouve nombre de vestiges romains, dont ce fumoir à poisson et une fontaine de conservation, dans laquelle gisaient quatre fûts.

J’ai apprécié d’avoir un bon vélo équipé d’une fourche – le 4×4 du vélo ! – pour passer dans tous les terrains. Enfin arriver au bord du Chiemsee, tremper mes pieds dans l’eau froide et goûter au repos dans une jolie pension à Seebruck. Dernière image de cette étape, signature automnale pour faire écho au jour de mon départ, le 15 août.

Troisième jour de cette traversée, entre Seebruck et Salzburg en suivant, rigoureusement cette fois, la Via Julia. D’abord longer le Chiemsee jusqu’à Chieming sur des voies bien aménagées, dont le Mozart Radweg qui parcourt la région. Rien à voir avec le passage Mozart, si ce n’est de la bonne comm’ touristique !

Faire un tour de ville à Traunstein qui a totalement brûlé trois fois (!) et dont le dernier incendie date de 1851. Un clin d’oeil à la chorégraphe Pina Bausch et à son Café Müller, emblématique du genre du Tanztheater qu’elle a créé.

Puis entamer la dernière fraction du parcours, joliment vallonnée, pour arriver sur le plateau d’où l’on peut apercevoir, au loin, Salzburg !

Demain, je serai dans la ville de Mozart.

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