Le départ d’Epalinges à Payerne

Ou comment boucler la boucle de mes 50 premières années.

Pour cette première étape qui ressemble à un pèlerinage, j’ai traversé les paysages de mon enfance, les lieux de mon mariage et retrouvé l’enfance de mes enfants, en emportant avec moi toutes les messages et les voeux que vous m‘avez envoyés ces derniers jours et ce matin encore.


Comme je connais bien la région, j’ai évité les circonvolutions inutiles et pénibles de la voie 44 entre le Chalet-à-Gobet et Mollie-Margot et tiré vers Monblesson et la Claie-aux-Moines, puis en suivant la route 14 direction le Martinet sur Crêt Tornire, sommet de l’étape et de la Route Mozart avec ses 899 mètres.

Une fois sur la route du Jorat, c’est le bonheur! Il n‘y a qu‘à descendre pour retrouver la voie officielle 44 qui est très bien indiquée et, comme mon cher Etienne m’a rejointe en cours de route, nous nous sommes permis un raccourci par les Cullayes, village de mon enfance, passant devant l‘EMS où ma grand-maman a fini sa vie et où j’ai travaillé durant mes vacances d’étudiante, avant de descendre sur Mézières où nous nous sommes mariés en 1999.

Nous avons alors retrouvé l’itinéraire 44 dans la campagne assoiffée de cet été 2022, pour plonger sur Moudon et longer la Broye moribonde.

A Moudon, la stèle Mozart est bien cachée, sous le clocher de l’église St-Etienne qui sonne les quarts sur un air qui débute comme « L’amour est enfant de Bohême ». Disons que ce dernier pique-nique avec mon Etienne à St-Étienne avait une saveur particulière… Il a repris la route vers le sud, moi j’ai continué au nord.

La seconde partie de trajet a été très agréable et facile, sur la rive est de la Broye, d’abord jusqu’à Lucens où j’ai retrouvé la grande salle de notre mariage, puis Grange-Marnand où la voie cyclable prend vers l’ouest par Brit et Fétigny avant d’arriver à Payerne en passant par un pont, mal indiqué, qui nous relie à la route 63.

Peu avant Granges-Marnand, un attelage avançait tranquillement sur le chemin de halage, comme celui de la famille Mozart en 1766. Et c’est là que les larmes me sont venues aux yeux, peut-être le trop-plein d’émotions des dernières heures et parce que cela résonnait tout à coup si fort avec ce que j’avais imaginé de mon voyage.

J’ai cherché vainement une stèle Mozart autour de l’abbatiale, plus grande église romane de Suisse, mais il n’y en a pas… Dommage car le musée ouvert en 2020 après la restauration et la mise en valeur du site est impressionnant.

A Payerne, je me suis invitée chez Annelyse, qui a gardé et cajolé mes enfants dans leurs premières années. L’occasion de voir leur jolie maison et leurs jeunes. Guy a sorti la bouteille de circonstance, vin autrichien, avec un portrait de… Haydn.

Avec cette première journée de voyage, j’ai le sentiment de boucler un boucle symbolique puisqu’en pédalant j’ai revisité le pays de ma jeunesse et passé le relais à mes enfants devenus adultes, parcouru des lieux connus et des repères d’étape dans ma vie, pour aller maintenant plus loin, seule avec ma monture.

2 thoughts on “Le départ d’Epalinges à Payerne

  1. Je suis heureuse pour toi, tu commences une belle aventure humaine, culturelle, pédagogique et physique…ainsi que d’autres adjectifs que tu vas découvrir sur ta route!
    C’est très intéressant de voir les photos de ton parcours et de lire tes notes.
    Je te souhaite le meilleur sur ton chemin!
    Amicalement.
    Michelle Solioz

  2. Je suis très émue en lisant tes premières notes. Tu quittes ton logis pour cette grande aventure, et… ton mari te rejoint comme pour te donner l’élan de la première étape.

    Tu connais bien cette région mais elle prend cette fois un air de grand large. A voir tes photos, immortalisant ces instants ensoleillés je pourrais imaginer que tu te trouves dans des contrées déjà lointaines…

    Bon vent et bien du plaisir!

    Geneviève G

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *