Tulln – Wien, fin du voyage
Matin silencieux en cette journée nationale en Autriche.
Quittant Krems pour suivre la rive nord du Danube, nous essuierons quelques pluies, rien de bien grave. Cygnes, canards, cormorans habitent les espaces revitalisés, les pêcheurs s’installent et nous roulons tranquillement.
A l’abri de la centrale, la Bärndorferhütte nous offrira une pause réconfortante.
Avec son port coquet et les touristes qui débarquent, Tulln se présente comme un grand jardin avec vue sur le Danube et hommage aux Nibelungen.
C’est aussi la ville natale du peintre Egon Schiele. L’exposition Privat qui lui est consacrée est touchante car elle donne à entendre la voix et les récits de celles qui l’ont connu intimement et qui ont posé si souvent pour ce frère en quête perpétuelle : ses soeurs, grâce aux enregistrement d’une jeune passionnée, Alessandra Comini, qui, en 1963, a fait le voyage depuis Dallas pour retrouver les lieux de la courte vie d’Egon Schiele afin d’en saisir toute la personnalité. D’autres suivent la route de Mozart, la trace du génie.
Dernière nuit dans un hôtel où le temps semble s’être arrêté. On imaginerait croiser Egon Schiele ou Stefan Zweig dans le salon du Nibelungenhof.
Jeudi 27 octobre 2022 : je n’aurais pu rêver mieux pour cette dernière journée de voyage.
La brume matinale fera place à un temps magnifique qui nous accompagnera aux portes de Vienne. Verlaine résonne dans ma tête quand deux silhouettes avancent au loin.
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l’heure passé.
« Colloque sentimental », tiré des Fêtes galantes (1869).
Je ralentis la cadence et je goûte à la fraîcheur de l’air, à l’espace, à la nature, à la simplicité, à la beauté, à la liberté, puisque ce seront les dernières impressions de ce voyage au long cours. En l’écrivant ce soir, dans le calme d’un appartement viennois, j’en ai leur cœur un peu serré et je suis infiniment reconnaissante. C’était une très belle aventure, toute simple et merveilleuse.
Fidèle à son nom, le Danube est bleu ce matin. Les cygnes s’y reposent, les cyclistes sont nombreux et nous longeons les rives jusqu’à la Donauinsel, cette longue bande de terre de plus de 21 km qui permet de contrôler les inondations.
Puis la civilisation reprend peu à peu le pouvoir, le bruit s’intensifie, les routes s’entrecroisent, les usines apparaissent habillées de Klimt, la piste cyclable traverse les carrefours en longeant le canal, les touristes errent en nombre et la ville est là. Puissante, moderne.
Pour boucler la boucle et conclure le voyage, il fallait entrer dans les ruelles, rouler sur les pavés, croiser une calèche et trouver cette maison, l’une de celles où Mozart a vécu ses années viennoises.
Et ce qui me plaît, c’est qu’elle est située sur la Schülergasse ! Education et Mozart vont de paire (ou de père).
Quant à notre appartement, c’est un palais ! Bien sûr, une petite partie de ce palais Isbary situé à quelques centaines de mètres du Belvédère, mais nous y serons bien !
Dans la foulée, grâce à l’ingéniosité technologique d’Etienne, nous avons même retrouvé et récupéré mes cartons d’habits à la poste.
Et je quitte à regret les vêtements que je porte depuis deux mois sans avoir à réfléchir à ma tenue, je dépose mes sacs, je remplis les armoires. Je ferai à manger ce soir.
Penser autrement, c’était l’un des buts de ce voyage à vélo.
Grâce à mon super vélo, avec la bouteille de thé froid achetée à à Epalinges.
Empreinte CO2 = 0 !
Isa tu es une vraie championne!! Et le diamètre de tes mollets à l’arrivée, on en cause?
Merci pour les photos partagées, tes textes si fluides et intéressants.
On savoure également l’été indien, dans la serre je cueille encore des tomates et des physalis.
Bisous 😘