Berthoud – Aarburg, entre les gouttes, ou presque
La journée s’annonçait pluvieuse, alors je me suis équipée. Disons surtout que, durant les précédents voyages, je n’avais jamais encore jamais eu de pluie !
Pour relier les stèles de Herzogenbuchsee, Langenthal et Aarburg, deux itinéraires s’offraient moi : puisque la météo est devenue mon seul repère temporel, j’ai choisi le plus court, au mépris de la rigueur…
Sans passer par Berthoud (Burgdorf), la Route de Mozart traverse très exactement Kirschberg, Ersingen, Oberösch, Koppigen, soit l’itinéraire 34. Mais j’ai pris la direction de Wynigen en suivant la voie 84 pour gagner quelques kilomètres. Si la première partie du tronçon n’est pas très agréable, avec cette montée en bordure de route, l’on apprécie d’autant plus les chemins qui sillonnent les plateaux de l’Emmental, et l’on rencontre des noms jamais entendus comme Bollodingen ou Riedtwil. Mais globalement l’on rencontre très peu de monde…
L’occasion d’observer le paysage, les animaux autour des fermes et réfléchir à ce qui a changé depuis ces cinq jours de voyage.
Une nouvelle routine qui s’installe, téléphone et porte-carte toujours sous la main, une hyper organisation des sacs dans des sacs, une attention limitée à ses vêtements et à l’image de soi, de toute façon, il n’y a pas le choix… Plus aucune timidité à adresser la parole, même dans un allemand approximatif, utiliser des applications comme Toiletfinder ou Dictaphone, très pratique pour faire des notes audio en roulant, s’habituer à paniquer un peu à l’entrée des villes et à repartir des arrêts quasiment toujours dans le mauvais sens, comme si le GPS voulait nous mettre la tête à l’envers.
Le sentiment aussi de collectionner les photos à la manière d’Amélie Poulain, non pas avec des nains de jardin pour faire voyager son père, mais avec des stèle Mozart pour voyager et pour vous faire voyager, vous lecteurs.
A Herzogenbuchsee, la stèle Mozart se situe entre deux hôtels, rivaux sans doute, le Soleil et La Croix.
Les cloches ont sonné longtemps à 11h et un homme m’expliqué que le clocher de l’église avait totalement brûlé, il y a 3 ans en 2019. Ces cloches viennent renforcer le souvenir de l’événement.
Avant de rejoindre la jolie ville de Langenthal, j’ai passé par le château de Thunstetten, dont seul le jardin est accessible en dehors des dimanches d’ouverture, et je me suis dit que Voltaire s’était inspiré de son nom pour Thunder-ten-tronckh, paradis sur terre d’où Candide sera chassé.
Longue pause à Langenthal. Assez étonnant ce mélange entre ville et campagne.
La stèle Mozart est joliment installée à l’entrée du centre ville, derrière le Staadttheater.
Il y avait ce vendredi un course d’orientation de niveau international : des étudiants venus du monde entier pour courir une carte à la main, belle énergie de ces jeunes !
J’ai repris la route. D’abord en toute tranquillité, puis les choses se sont un peu compliquées.
Passant par le monastère Sankt Urban, j’ai fait un détour et c’est là, à la fin du parcours entre Murgenthal et Aargburg, que j’ai pris la pluie. Mais, reçue comme une princesse à Aarburg, je bénéficie d’un accueil merveilleux chez Peter Hohler et Christina Kunz qui préside l’association Mozartweg et grâce à qui ce projet peut exister.
Comme j’aime le récit de ta balade, Isabelle. À te lire, on ressent à la fois l’effort de ton corps pour affronter les dénivelés du terrain et l’émerveillement de ton regard sur le monde que tu traverses à ton rythme.
Ces deux lignes mélodiques s’entrecroisent pour le plaisir de tes lecteurs. Merci.
Extra !! super périple ! Bravo ! On se réjouit de te suivre !