Voyager seule à vélo

« Vous ne voyagez pas si vous avez peur de l’inconnu. Vous voyagez pour l’inconnu. Ça vous révèle à vous-même. »

Ella Maillart

Qu

« Et tu pars seule ? », question qui m’est souvent posée, étonnante en 2022, mais pas si anodine.

Euh oui…, mais je ne suis pas asociale pour autant. Au contraire, j’aime ces liens qui nous unissent aux autres et je chéris les miens. Hyperactive du milieu choral, toujours au cœur des événements scolaires, j’ai constaté que cette thématique du lien social est le fil rouge de mes activités.

Pourtant, 25 ans d’enseignement plus tard, de direction de chœur, de mariage et de gestion familiale, d’engagements sociaux, j’apprécie immensément ce voyage en solo. Parce qu’à trop donner, on perd l’envie de recevoir. Et c’est si précieux et si simple.

Si léger aussi.

A vélo sur les routes, deux petites sacoches accrochées au cadre, une sorte de beauty-case sur le guidon pour avoir l’essentiel sous la main – de quoi manger, payer et se protéger -, je me sens légère et pleine d’énergie. Disponible aussi. C’est une des forces du voyage à vélo, cette sensation extrême de liberté, cette impression de pouvoir respirer.

Et ce n’est évidemment pas un hasard si cette envie, ce besoin plutôt est né durant les mois de Covid, de masques, alors que le chant nous était interdit en classe comme dans la société en général : j’avais l’impression d’être sous un étouffoir et de m’éteindre.

Merci aux élèves qui m’ont permis de rester vivante et créative !

Et, en réfléchissant davantage, je suis tombée sur un nombre important de sites et de blogs qui thématisent cette question des femmes qui voyagent seules : la crainte de ne pas oser, de ne pas savoir.

Mais aussi de ne pas devoir faire, ou au contraire de devoir faire certaines choses, particulièrement dans le domaine de la sécurité, car il y a en effet toujours, même chez la femme de 50 ans, cette peur qui nous force à maintenir les sens en éveil et à être un peu sur le qui-vive, parce qu’il y a des rustres partout. Et qu’il y a des zones marquées danger pour les femmes.

Moi qui me suis nourrie des livres d’Ella Maillart et de Sarah Marquis, qui ai voyagé seule à 20 ans et qui ai une fille de 20 ans, j’ose aujourd’hui encore, à mon échelle.

Pour elle.

Petite liste de lecture :

Ella Maillart, Ma philosophie du voyage (Payot et Rivages, 2022) vient de paraître

Ella Maillart, Parmi la jeunesse russe – De Moscou au Caucase (Payot, 1929, réeéd.1995, 1997, 2003)

Cheryl Strayed, Wild, 10/18, 2014

https://www.copinesdevoyage.com/voyager-seule

https://www.la-voyageuse.com/fr/blog/articles/comment-voyager-seule-quand-on-est-une-femme/

3 thoughts on “Voyager seule à vélo

  1. Bonjour Isabelle,
    À l’heure où nous essuyons un des premiers orages de l’été, je me demande où tu es, comme inquiète de te savoir seule sur les routes, car, moi aussi, je m’interroge sur les femmes qui voyagent seules… Coïncidence, tu y avais pensé et tu te montres rassurante.
    Solitaire et solidaire, dans ce périple à vélo, tu as trouvé le moyen d’être les deux à la fois… Faudra que tu lises Jonas ou l’artiste au travail… et moi Ella Maillart !
    Becs !

    1. Bonsoir Monique, merci de ton message. Plaisir de l’écriture partagée. Je relirai « Jonas ou l’artiste au travail » avec un autre regard. Merci, bisou.

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