Morat – Bern, par le chemin des sportifs

On annonçait des orages, alors j’ai filé vers le nord, puis vers l’est à travers champs et campagnes sur les chemins caillouteux.

Dans le matin ensoleillé, j’ai respiré la fraicheur et l’odeur de la terre durant les 10 kilomètres qui séparent Morat de Kerzers (Chiètres). Routes plates longeant les terrains cultivés et secs, tracteurs actifs, hangars qui débordent, quelques groupes de vélos électriques en partance pour le tour du lac de Morat.

Arrivée à Kerzers par la gare et les quartiers industriels, j’ai découvert ensuite les charmes paysans de ce gros bourg et suis entrée de plain-pied dans la Suisse alémanique qui m’est, je l’avoue, encore bien étrangère.

L’on sait que la berline de Mozart a quitté Morat pour se diriger vers Bern via Gempenach, Gümmenen, puis Mühleberg et Frauenkapellen, mais cette portion du trajet n’est pas aménagée pour le vélo.

J’ai donc décidé de suivre les voies 94 puis 8, dite la Route de l’Aar, qui part en direction du Wohlensee, espérant profiter tranquillement du paysage. En vérité, c’est magnifique, mais assez sportif, tant les détours, les montées d’escaliers, les ponts étroits, les descentes raides et les gravillons demandent une attention constante et des muscles solides.

Mais le public est là pour applaudir !


Le chemin permet de découvrir des fermes bernoises dans une campagne généreuse, le barrage et la centrale de Mühleberg fermée définitivement depuis 2019, et ce lac d’un bleu pétrole pointillé par le blanc des cygnes, puis l’Aar et ses nageurs.

Toujours cette question des déchets…

Une pause bienvenue au Bogen 17 avant de traverser la forêt du Bremengartenwald et entrer dans cette capitale aux charmes populaires, à l’image de notre démocratie.

C’est en entrant dans Berne que j’ai rencontré un cycliste pèlerin chanteur lui aussi, parti il y a 10 jours de Hollande pour rejoindre Domodossola et y chanter l’air de Neptune, tiré d’Acide et Galatée (1773) de Haydn. Voilà un pan de la musique que j’ignorais totalement !

Trouver la stèle Mozart à Berne n’est pas une sinécure. Il a fallu ruser, jouer au détective, examiner les photos et suivre les empreintes pour la dénicher finalement derrière le restaurant Harmonie à la Hotelgasse et, comble de la situation, c’est la plus petite que j’ai vue jusqu’ici, comme pour illustrer la place de la musique dans notre pays…

Et je m’apprête à passer ma première nuit en Auberge de Jeunesse. Récemment rénovée et protégée nos édiles, elle se situe juste en dessous du Palais fédéral. Ambiance cool, famille, amis qui rigolent en jouant au Uno, d’autre qui bossent dans leur coin, musique en fond. J’adore !

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