« Si fatigants que furent ces voyages, ils eurent sans doute une influence considérable sur la carrière de Mozart. Il y avait des heures passées dans la berline, cahotés comme des saltimbanques sur les mauvais chemins, mais cette « éducation de la mobilité » était l’occasion pour Léopold de faire découvrir à ses enfants des pays inconnus, de les familiariser avec de nouvelles langues, de nouvelles habitudes. »
Bernard Lechevalier, Le cerveau de Mozart, p. 224
Au 18e siècle, les voyageurs étaient pour la plupart des nobles, des diplomates, des scientifiques, des artistes et des artisans. Des femmes ont également voyagé et, parmi elles, la mère de Mozart, Anna Maria, et sa sœur Nannerl.
Le but de ces voyages d’études était d’obtenir une éducation et une formation, d’établir des contacts avec d’autres chercheurs – dans le cas des Mozart avec des musiciens et des musicologues – pour découvrir d’autres écoles de pensée et échanger des expériences académiques.
Bien sûr, voyager au 18ème siècle était dangereux et les routes rudimentaires rendaient les trajets pénibles et fatigants. La distance entre deux étapes s’étendait à env. 25 km et la vitesse de déplacement dépendait de l’état des voies, du terrain, de la saison et de la météo. Une voiture parcourait entre 5,5 et 7,5 km par heure, ce qui signifiait que chaque étape durait de 3,5 à 4,5 heures. L’échange de chevaux dans les postes prenait souvent jusqu’à deux heures. Pour parcourir l’itinéraire Salzbourg-Munich à cette époque, il fallait prévoir deux jours.
Voyager à vélo sur les traces de Mozart se rapproche donc grandement des buts et des conditions de voyage qu’a connues l’enfant prodige. Sans oublier que la famille Mozart, partie de Salzbourg le 6 juin 1763 pour courir l’Europe occidentale durant presque 3 ans et demi, a connu des épreuves, des maladies et des changements radicaux apportés par les Lumières, sans doute comparables à ceux que nous avons vécus ces dernières années avec le COVID.